Poursuite de 1,34 M $ contre quatre groupes rock
L’organisateur du Marathon rock, qui devait avoir lieu demain, à l’Hippodrome de Québec, intente une poursuite de 1 340 000 $ contre quatre groupes rock qui devaient participer au spectacle, dont Nickelback.
Gestion internationale production, une entreprise de Québec, tente ainsi de récupérer la partie des cachets versés aux artistes, ainsi que les dépenses liées à la promotion du mégaspectacle, annulé notamment en raison de la faible vente des billets.
Pour sa prestation à Québec, Nickelback devait recevoir un cachet d’un million de dollars, dont la moitié a été versée en avril afin de garantir sa présence à Québec. Pour les groupes Collective Soul, Dream Theater et Mobile, une somme de 127 500 $, soit la moitié du cachet, a été expédié à The Agency Group, qui représentait ces artistes. Cette agence est aussi visée par la poursuite.
Déménagement refusé
Selon le document déposé en Cour supérieure, seulement 2000 billets avaient trouvé preneurs le 31 juillet, soit un mois avant le spectacle. Devant cette perspective, Gestion internationale production a tenté, toujours selon les explications contenues dans la poursuite, de négocier des changements, «de donner une nouvelle orientation au spectacle, dans le but de mitiger les dommages aux parties» et afin d’éviter l’annulation du spectacle. Il était alors question de déménager le spectacle de l’Hippodrome au Colisée. Ce qui fut refusé.
Le promoteur entend démontrer au tribunal que les groupes rock et leur agent n’ont pas négocié de bonne foi et «ont abusé de leur droit».
Au moment de prendre entente avec les groupes rock, il était convenu de verser la deuxième partie des cachets au plus tard le 31 juillet. Or, la faible vente des billets a incité le promoteur à demander un délai, ce que l’agence des artistes a accepté.
Pendant ce délai de huit jours, le promoteur affirme avoir fait des efforts supplémentaires de promotion, mais sans grand succès. Le 13 août, l’agence des groupes rock réclamait la deuxième moitié des cachets, plus une somme de 97 500 $ pour des dépenses encourues par les artistes en prévision de leur séjour à Québec.
Le lendemain, le promoteur québécois réclamait la partie des cachets versés et annonçait l’annulation du spectacle.
Gestion internationale production affirme dans sa poursuite que les contrats avec les groupes n’étaient pas valides, parce qu’ils ne contenaient pas les annexes habituelles rattachées aux contrats dans le monde artistique et connues sous le nom de riders. Ces annexes contiennent les demandes des artistes quant à la promotion de l’activité, les frais liés à la production du spectacle, comme l’éclairage, le son, la sécurité, l’hébergement et les frais de transport.
Or, le promoteur affirme avoir demandé ces riders à plusieurs reprises, mais ne les avoir jamais reçues. D’où sa prétention que des contrats incomplets ne sont donc pas valides.
La réclamation contre The Agency Group et les quatre groupes rock comprend les cachets que le promoteur a versés à d’autres artistes qui devaient aussi se produire demain soir à Québec. Ainsi, Bryan Adams a reçu 250 000 $, Dave Usher, 10 000 $, et Martin Deschamps, 5000 $.
Le promoteur affirme avoir consacré 150 000 $ à la promotion du spectacle, alors que les pertes relatives aux commanditaires atteindraient 60 000 $. Un montant de 30 000 $ a aussi été versé à l’Hippodrome. Un autre montant de 200 000 $ s’ajoute pour atteinte à la réputation et dommages moraux, troubles et inconvénients.